Accueillir la vie 7 ans jour pour jour après avoir donné naissance à Ma Grande fille.Comme un cadeau, Un beau cadeau de la vie.
Je sentais que le bébé arriverait durant le weekend.
Un appel à 15:30, des contractions, très gérables en intensité mais très rapprochées, de plus en plus. La maman me parle, mais s’arrête pendant les contractions, le papa reprend l’appel, je lui conseille d’appeler leur sage-femme pour avoir de nouveau son avis. Il me semble qu’il est temps de partir à la maternité, mais c’est la sage-femme qui donne le feu vert.
Quelques minutes plus tard le papa me rappelle, départ imminent pour la maternité. De mon côté, je laisse ma famille pique-niquer pour l’anniversaire de Ma Grande. Tout le monde semble excité pour moi, la joie est là, Lulu et les filles m’embrassent et sont impatients déjà d’avoir des nouvelles du bébé.
Moi je suis excitée et j’ai un peu la trouille aussi, le ventre noué. Je rentre préparer mon sac, portable, chargeur, de l’eau, des compotes et des vêtements de rechange…
Je me pose quelques instants, je respire, je souris, ca y’est j’ai fait le plein d’énergie, je suis prête.
Dans le taxi qui me mène à la clinique, le chauffeur me parle de ses enfants, du désir de grossesse qu’ils ont avec sa nouvelle femme…
Je l’écoute, mais j’ai la sensation d’être déjà ailleurs, je suis avec les futurs parents, nous continuons d’échanger par SMS, ils sont eux aussi dans un taxi. J’arrive à la clinique le chauffeur me demande ma carte de visite…
Je suis là quelques minutes avant les parents. Dès leur arrivée nous montons en salle de naissance, accueil chaleureux de la sage-femme qui connaît bien les parents car ils ont choisi un « suivi global » (ils ont rencontré leur sage-femme durant la grossesse et c’est elle qui est présente durant toute la durée de l’accouchement puis en suivi après la naissance). Je trouve ma place facilement à ses côtés, même si je me sens un peu intimidée je crois. je veux être à la fois discrète et présente, trouver le bon dosage, j’ai envie d’être là pour les parents, leur bébé et aussi que la sage-femme sente le respect profond que j’ai pour elle, pour sa profession et aussi qu’elle sente qu’elle peut compter sur moi si besoin.
Voilà, nous y sommes, bébé sera bientôt là.
Je suis sereine, heureuse, j’installe le tapis au sol, je suis là, je masse, je prends dans mes bras, cale un coussin sous les genoux quand la maman en a besoin, j’écoute, je reste discrète, je respire, je bidouille mon téléphone pour trouver son morceau de musique préféré sur internet, nous échangeons des regards avec le papa, je rassure quand cela me semble opportun, je donne de l’eau quand la maman en a besoin, mais ce que je fais le plus souvent, semble être presque rien, juste être là, dans l’intimité qui se crée, sans un mot, dans un souffle, je m’efface aux côtés de la maman, je me dis qu’elle est belle, qu’elle est forte, je suis émue, je suis avec elle, avec le papa, le papa qui lui donne de la force en lui permettant de s’appuyer dans ses mains quand elle le souhaite, je suis là mais discrète pendant que la maman avance au rythme de son bébé, de ses contractions, que la sage-femme la guide avec tant de justesse jusqu’à la naissance de son, de leur bébé. Les minutes passent, la maman s’assoit, je l’entoure de mes bras, je me sens douce et chaleureuse pour l’accompagner dans ce moment si fort … Le bébé naît en quelques instants emplis de force de vie. Quelle puissance, quelle douceur et quel amour à la fois.
Je suis impressionnée par cette naissance, l’alchimie parfaite entre toutes les personnes présentes, chacune amenant un peu d’elle, de manière instinctive et si juste, au service de la maman et de son bébé.
Impressionnée par l’engagement physique totale de la maman, sentir l’instant du basculement où elle a tout lâché pour vivre pleinement dans son corps ce moment.
Impressionnée par le calme, la présence du papa, une présence engagée et toute en retenue à la fois, sa capacité à exprimer ses besoins aussi (besoin d’être informé, besoin parfois de sortir juste une minute) par sa confiance aussi dans la capacité de sa femme à mettre au monde leur bébé.
Impressionnée par la sage-femme, sa présence discrète mais forte à la fois, sa manière de décrypter le moindre geste de la maman. la douceur de ses paroles et de ses gestes, sa patience, son savoir et son observation précise de l’accouchement qui lui permettent de guider avec justesse la future maman.
Impressionnée par ce petit bébé que j’ai vu naître dans la douceur, sans violence, sans aucune intervention, s’éveiller au fil des minutes pour chercher doucement le sein de sa mère et ouvrir ses yeux paisiblement, à son rythme.
Voilà,Je suis impressionnée et émerveillée par la magie de la vie …
Le mot qui me vient comme une évidence est CONFIANCE. À aucun moment nous n’avons douté que la maman puisse mettre au monde son bébé, chacun à sa place pour accueillir la vie.
Article publié après lecture et accord de la famille